Faites-moi le plein!

- Le Blog [in]dispensable de GianHoi -

11 octobre 2012

3 La sortie du placard, c'est maintenant



C'est en tombant sur cet article de Yagg que j'ai appris qu'on célébrait aujourd'hui (si tant est qu'il y ait quoi que ce soit à célébrer) la Journée Internationale du coming-out.
Si tu ne le sais pas, faire son coming-out, c'est annoncer à ses parents / ses amis / ses collègues / son poisson rouge que l'on est gay / bi / transgenre (rayer les mentions inutiles). Note que j'ai dit annoncer et non avouer. Beaucoup trop de monde (surtout les hétéros - ce n'est pas une attaque mais un constat) utilise ce verbe quand il s'agit de l'associer avec ce terme. Or, ce n'est ni une faute, ni une tare. C'est un fait.

Certains choisissent de le faire, d'autres pas. Par peur du rejet, de l'incompréhension ou tout simplement parce qu'ils ne sont pas prêts. Ce qui est sûr, c'est que c'est un acte qui n'est jamais facile à faire, sauf rares exceptions (parents hyper-compréhensifs et environnement professionnel ultra-favorable). De plus, certaines récentes déclarations dans le débat du mariage pour tous ne sont pas là pour aider.

Pour des raisons qui me sont propres et que je ne souhaite pas étaler ici, je ne l'ai pas fait au sein de ma famille. Par contre, je n'ai eu aucun problème dans les différentes entreprises pour lesquelles j'ai bossé. Il faut dire que je travaille dans un domaine à forte dominance féminine et la majorité de la minorité masculine est "sensible"! Forcément, ça aide. Cependant, je ne vois pas l'intérêt de le dire tout de go à des inconnus, comme je n'apprécie que moyennement lorsque des amis me présente à leurs amis en précisant que je suis gay. Après tout, un hétéro n'annonce jamais sa préférence sexuelle lors de présentations, pourquoi un homo le ferait-il? Mais si on me pose la question, je réponds sans hésiter. Du moins depuis quelques années.

Car mon tout premier coming-out n'a pas été facile. J'étais encore lycéen, et j'avais encore du mal à accepter mon homosexualité (alors imaginer que les autres l'acceptent...). Les relations familiales étaient très tendues et je manquais beaucoup les cours. Heureusement, j'avais trouvé un échappatoire dans le théâtre.
Avec une dizaine de camarades du lycée, nous avions monté notre association et nous répétions une pièce que j'avais écrite spécialement pour nous. Je ne me rappelle plus comment ni pourquoi est arrivée la fameuse question, mais je me souviens que ça a été extrêmement difficile pour moi d'y répondre. À cette période de ma vie où tout allait si mal, ils étaient la seule branche qui me retenait, et l'idée même que ma réponse puisse les faire fuir m'était insupportable. J'ai donc murmuré un timide "oui" du bout des lèvres. Leur réaction m'a encore plus déstabilisée que les films que je m'étais fait:

- "Hé ben quand même! On se demandait quand tu allais nous le dire."

Comme l'expérience me l'a démontrée par la suite, ils le savaient déjà. Eux étaient prêts à l'entendre depuis longtemps. Ils attendaient simplement que je le sois à mon tour. Je ressenti à cet instant un énorme soulagement, comme une chape de plomb qui se retira de mes épaules.
Nous n'avons pas continué à répéter ce soir-là. Ils me mitraillèrent de questions et je répondais volontiers à leurs interrogations, même les plus farfelues. Je ressenti une grande fierté quand l'un des garçons me dit qu'il ne supportait pas les homos mais que j'avais complétement changé son point de vue ce soir-là. J'étais le premier qu'il fréquentait. On a peur de ce(ux) qu'on ne connaît pas. Ce fut lui d'ailleurs qui me posa le plus de questions, dont la fameuse qui inquiète tout hétéro mâle: "Mais... tu as eu envie de moi à un moment?"

Ah, égo... quand tu nous tiens!

3 commentaires :

  1. Perso une partie de ma famille le sait, une parti de mes amis aussi et je ne l'annonce pas dans mon milieu professionnel car cela ne les regarde tout simplement pas :)

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  2. Brigitte de Tarbes et Bordeaux à la fois.20/10/2012 19:42

    Un très bel article ;-)

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    1. Merci Brigitte. Il va quand même falloir que je prenne le temps de venir te voir. Je t'apporterai un bouquet de concombres!

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